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Le rapport de PROOF sur l’insécurité alimentaire au Canada

Le rapport de PROOF sur l’insécurité alimentaire au Canada

Par Sur 18 septembre 2013

La Dre Lynn McIntyre commente le rapport de 2011 de PROOF sur l’insécurité alimentaire dans les ménages.

Une équipe de recherche multidisciplinaire, appelée PROOF, (en anglais) vient de publier son rapport annuel sur l’insécurité alimentaire dans les ménages du Canada (2011). (en anglais)

Les constatations montrent que 1,6 million de ménages du Canada vivent dans une forme quelconque d’insécurité alimentaire. Ce chiffre veut dire que plus de 12 pour cent des ménages ont un accès inadéquat ou peu sûr aux aliments en raison d’un manque de ressources financières.

Pour bien comprendre pourquoi l’insécurité alimentaire est si importante pour la santé publique, Hannah Moffatt, spécialiste du transfert des connaissances, a discuté du rapport avec la Dre Lynn McIntyre, chercheuse de l’équipe PROOF, professeure à la faculté de médecine de l’Université de Calgary et membre du conseil consultatif du CCNDS. 

Lynn, d’où vous vient votre passion pour la question de l’insécurité alimentaire?
L’insécurité alimentaire s’inscrit dans une dynamique de pensée par rapport à une iniquité qui a des effets sur la santé. Nous sommes sensés manger tous les jours, trois fois par jour. L’insécurité alimentaire frappe les Canadiennes et les Canadiens qui y sont sujets et devrait faire l’objet d’une préoccupation constante de notre part.

Pourquoi l’équipe de PROOF mesure-t-elle l’insécurité alimentaire dans les ménages du Canada? 
Comme point de départ à toute discussion sur la manière d’intervenir dans les politiques pour atténuer l’insécurité alimentaire, nous avons décidé qu’il serait opportun de dire aux gens comment est mesurée l’insécurité alimentaire (au lieu de simplement s’appuyer sur les statistiques des banques alimentaires), quels sont les chiffres, où se situent les problèmes et qui est influencé. Il ne s’agit pas d’un problème trivial. Dans bien des coins du pays, la situation s’aggrave de jour en jour.

Quel usage peuvent faire de ce rapport les praticiens et les chercheurs en santé publique?
Il s’agit des chiffres qu’il faudrait citer afin de donner l’heure juste au moment d’entamer la discussion. L’insécurité alimentaire découle essentiellement d’un problème de revenu, pas d’un problème d’alimentation. Les groupes de revendication devraient examiner ce qu’il serait possible de faire pour aider les personnes les plus vulnérables financièrement au pays. L’atténuation particulière et phénoménale de l’insécurité alimentaire à Terre-Neuve-et-Labrador depuis 2008 montre comment les stratégies de lutte contre la pauvreté et la répartition économique dans toutes les tranches de population peuvent faire disparaître le problème de moitié.

Que souhaiteriez-vous voir se réaliser dans la foulée de ce rapport?
J’aimerais voir les résultats annuels de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes concernant l’insécurité alimentaire des ménages servir de point de discussion et de comparaison à tous les échelons — il existe aussi des taux régionaux. Je nous encouragerais à continuer de proposer des façons d’accroître le revenu minimal et les montants d’aide sociale et d’examiner comment les inégalités de revenu peuvent mener à une iniquité en santé. Enfin, après la parution du rapport de 2012, j’inciterais tout le monde à le lire et, si les résultats ne sont pas plus positifs, à demander pourquoi.

Nous remercions Lynn d’avoir pris le temps de parler avec Hannah du CCNDS.

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