Le Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé a pour objet d’aider à améliorer l’efficacité des communications et des interventions concernant les déterminants sociaux et structurels de la santé et l’équité en santé. Une terminologie et une compréhension partagées des concepts permettront d’apporter plus de clarté sur les questions d’importance et d’accroître l’incidence des mesures prises pour favoriser l’équité en santé.
La version 2022 du Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé compte 35 termes (une version étoffée et élargie par rapport à celle de 2014) recensés à la suite de consultations menées auprès de professionnels et d’autres informateurs clés du domaine de la santé publique au Canada. La définition de chaque terme est le fruit d’un examen approfondi des glossaires repérés dans d’autres sources documentaires conventionnelles et non conventionnelles. Chacune a fait l’objet d’une validation par l’entremise d’un sondage d’opinion mené auprès de collègues de la santé publique d’un bout à l’autre du Canada. Pour la version francophone, un groupe de discussion a également été tenu afin d’approfondir certains concepts. Les définitions comportent des appels de note renvoyant à la description bibliographique complète de la source dans la liste des références.
En sachant que la langue obéit à l’influence du contexte et de la culture, nous avons entrepris des processus de rédaction distincts pour le glossaire des termes en français et celui des termes en anglais. En effet, nous considérons très important que les concepts et définitions qui y figurent soient adéquats, compréhensibles et applicables pour l’auditoire francophone œuvrant en santé publique et domaines connexes plutôt. Les deux versions se complètent sans représenter une traduction littérale de l’autre. Le processus s’est révélé dynamique et instructif pour les rédacteurs du glossaire, mais aussi pour les personnes appelées à donner leur avis. Le nouvel éclairage a permis de rehausser la qualité des versions dans les deux langues. Consultez le glossaire en anglais ici.
Les termes sont regroupés en quatre catégories : concepts de base, facteurs associés à l’état de santé, influences relatives, et interventions et stratégies. Chaque catégorie comporte un certain nombre de termes connexes. Tous les termes sont munis d’une zone de déroulement permettant de révéler la description et les ressources connexes du CCNDS et du RÉFIPS afin de faciliter la compréhension et l’application du concept.
N’hésitez pas à nous donner votre opinion! Avez-vous trouvé le terme que vous cherchiez? Pour nous faire part de vos commentaires ou de vos impressions concernant le glossaire, envoyez-nous un courriel au [email protected].
Un grand merci aux professionnels de la santé publique qui ont fait part de leurs commentaires lors des phases de sondage auprès des utilisateurs, de validation et des mises à l’essai en groupes de consultation. Leurs points de vue ont guidé la sélection des termes et la rédaction des descriptions.
Recherche, rédaction et conceptualisation : Ines Zombre, inf. aut., M. Sc., Ph. D. (c); Sarah Chaput, coordonnatrice RÉFIPS, région des Amériques; Dianne Oickle, Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé (CCNDS)
Création du concept et soutien : Myrianne Richard, spécialiste du transfert des connaissances, CCNDS
Travaux préparatoires, orientation à l’interne et consultations auprès des partenaires externes : Claire O’Gorman, anciennement du CCNDS.
Soutien Web : Caralyn Vossen, coordonnatrice des connaissances. Encadrement et revue internes : Claire Betker, directrice scientifique.
Nos plus vifs remerciements s’adressent au RÉFIPS (Réseau francophone international pour la promotion de la santé), notre partenaire de travail pour l’élaboration de la version française du Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé.
Veuillez citer l’information contenue dans le présent document comme suit : Réseau francophone international pour la promotion de la santé et Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé. (2022). Glossaire des principaux concepts liés à l’équité en santé. Montreal (QC) : RÉFIPS; Antigonish (NS) : CCNDS, Université St. Francis Xavier.
ISBN: 978-1-989241-85-1
La production du présent document est rendue possible grâce à un apport financier de l’Agence de la santé publique du Canada, qui finance le Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé (CCNDS). Les points de vue exprimés dans ce document ne reflètent pas forcément ceux de l’Agence de la santé publique du Canada.
The English version is available at www.nccdh.ca under the title Glossary of essential health equity terms
Dernière mise à jour : mars 2022
Termes reflétant la mesure dans laquelle les forces structurelles et sociales du milieu de vie des individus, des familles, des groupes de population et des collectivités influent sur l’état de santé.
On associe la santé à l’état de bien-être physique, spirituel, mental, émotionnel, environnemental, social, culturel et financier de l’individu, de la famille et de la population. La santé va au-delà de l’absence de maladie. Chaque individu et chaque groupe en donnera une définition différente en fonction de son système de valeurs, de sa culture, de son vécu et de sa vision du monde. La conception de la santé que se font les individus vivant des inégalités sociales de santé devrait orienter les interventions et les stratégies dans le domaine et dans toutes les politiques.
La santé des populations renvoie à l’état de santé de l’ensemble de la population qui découle de facteurs interdépendants, y compris les politiques, les soins primaires, la santé publique, les facteurs sociaux et environnementaux et la répartition des inégalités.1 Les trois principales composantes de la santé des populations sont : les résultats de santé, les déterminants de la santé et les politiques.2 Les stratégies en matière de santé des populations reposent sur diverses formes de connaissances afin de promouvoir des politiques et des interventions qui améliorent la santé et le bien-être d’une population.2
L’équité en santé signifie que tout le monde (individus, groupes de population et collectivités) a des possibilités équitables d’atteindre un état de santé optimal sans être défavorisé par les conditions sociales, économiques, environnementales et culturelles3 en raison de facteurs socialement construits, comme la race, le genre, l’orientation sexuelle, les croyances relieuses, le rang social et autres.4 L’atteinte de l’équité en santé passe par la reconnaissance que tous les groupes de population ne partent pas sur un même pied d’égalité pour arriver à vivre en santé, la correction des facteurs entraînant le déséquilibre s’avère nécessaire.5 L’équité en matière de santé survient lorsque les inégalités sociales de santé sont réduites à néant.
Les inégalités de santé désignent les différences, c’est-à-dire les variations dans la mesure des résultats de santé des individus et des collectivités. Autrement dit, le concept « inégalités de santé » se veut descriptif des différences de santé sans jugement moral.6 Néanmoins, certaines institutions définissent l’inégalité de santé comme étant une différence dans l’état de santé liée à des facteurs individuels et à l’accès inégal aux principaux déterminants sociaux de la santé .7
Les inégalités sociales de santé réfèrent aux différences dans l’état de santé liées à un désavantage structurel et social qui est modifiable, injuste, évitable et systémique.4 Les inégalités sociales de santé sont enracinées dans les conditions sociales, économiques et environnementales4 et dans les déséquilibres des pouvoirs.3 Cela expose les groupes de population déjà en situation de défavorisation à un risque accru de connaître de moins bons résultats de santé.8
Le terme « health inequities » est souvent traduit en français par iniquités de santé, mais il n’existe aucun consensus sur cet usage. En outre, dans les rapports de la Commission de l’Organisation mondiale de la Santé [OMS], on emploie le terme inégalités en santé.7
Le pouvoir désigne la capacité d’atteindre un but, comme faire avancer l’équité en santé. Les formes de pouvoir sont multiples (p. ex., politique, économique, d’expertise, institutionnel, communautaire et professionnel). Il en va de même pour les modes de conception du pouvoir (p. ex., le pouvoir sur quelque chose, le pouvoir de, le pouvoir partagé avec et le pouvoir au sein au sein d'un groupe). Les communautés, les institutions et les personnes qui détiennent plus de pouvoir sont également avantagées. Cela renforce les inégalités et contribue au maintien du statu quo.
Il faut repenser la répartition du pouvoir, afin de modifier les règles écrites et non écrites qui créent et maintiennent des modèles d’avantages et de désavantages (les déterminants structurels de la santé) entre les groupes socialement définis. Les acteurs de la santé publique peuvent partager leur pouvoir et favoriser le pouvoir entre les groupes de population marginalisés par les systèmes d’oppression. Ils peuvent en outre agir de manière à renforcer le pouvoir de ces groupes de populations et à limiter le pouvoir des personnes profitant du statu quo. 9
Concepts désignant les forces structurelles et sociales expliquant l’état de santé à l’échelle des populations et des individus, de la santé publique et de la santé communautaire.
Les déterminants de la santé réfèrent aux facteurs exerçant une influence sur l’état de santé de la population sans pour autant être la cause directe des problèmes de santé.9 Les déterminants de la santé impliquent des facteurs individuels (p. ex., caractéristiques biologiques et génétiques, habitudes de vie) et des facteurs sociaux, économiques et environnementaux (déterminants sociaux de la santé).9
Les déterminants sociaux de la santé désignent les facteurs sociaux, politiques, économiques, culturels et environnementaux interreliés qui façonnent les conditions de vie dans lesquelles les personnes naissent, grandissent, vivent et vieillissent.10 Les déterminants sociaux de la santé varient à travers le temps et les sociétés.9 La manière dont ils s’entrecroisent explique l’évolution des conditions de vie des personnes au fil du temps et tout au long du parcours de vie. Les déterminants sociaux de la santé influent sur la santé des individus, des groupes de population et des collectivités de différentes manières.11
Liste non exhaustive des déterminants sociaux :
Les déterminants écologiques de la santé sont les conditions qui permettent la vie sur terre. Il s’agit notamment de l’oxygène, de l’eau, de la nourriture, des combustibles et systèmes naturels qui recyclent et détoxifient de nombreuses formes de déchets; d’une couche d’ozone qui protège du rayonnement UV du soleil; des ressources naturelles utilisées pour construire et faire fonctionner les civilisations; d’un climat raisonnablement stable et habitable. Les déterminants écologiques de la santé interagissent avec les déterminants structurels et sociaux de la santé et agissent sur eux. 10
Les déterminants dits « structurels » réfèrent aux structures politiques, culturelles, économiques et sociales; l’environnement naturel, le colonialisme en cours et le racisme structurel ou systémique.12 Ils forgent les processus qui créent des inégalités sociales en matière d’argent, de pouvoir et de ressources. Aussi appelés forces structurelles, les déterminants structurels génèrent et renforcent la stratification sociale basée sur la position socioéconomique,10 qui façonne les conditions de vie déterminant l’état de santé, comme l’éducation, le travail, le revenu, la sécurité sociale, le logement, l’environnement et l’accès aux systèmes de santé.12
L’intersectionnalité désigne l’interaction entre les systèmes d’oppression (p. ex., racisme, clanisme, sexisme, homophobie) qui entraîne un avantage et un désavantage relatifs sur les plans individuel et structurel513. La perspective intersectionnelle montre que l’expérience de multiples formes de discrimination vécues a un effet cumulatif plus important que la somme de ses parties14. La nature intersectionnelle de l’oppression et des privilèges veut dire que toute personne peut bénéficier de privilèges sous une forme ou plus, même si elle vit dans l’oppression sur d’autres plans15.
Le racisme réfère à l’attribution de valeurs, de ressources, d’opportunités et d’un statut social en fonction d’un groupe naturel humain, désigné par le vocable de « race »16171819. Le racisme peut se montrer banalisé, banalisé et renforcé par le privilège blanc et normalisé par la dominance des normes et des cultures blanches20. Le racisme se distingue du préjudice, de la haine et de la discrimination, car il part du principe qu’un groupe racial détient un pouvoir systémique et une supériorité sur les autres groupes de la société5. Le racisme interagit avec d’autres systèmes d’oppression (p. ex., homophobie, sexisme, clanisme, islamophobie) et influe ainsi sur le pouvoir décisionnel, les représentations culturelles et symboliques et la répartition des ressources matérielles (p. ex., revenu et richesse)58.
La marginalisation désigne le processus par lequel des personnes se voient exclues en raison de leur identité sociale (genre, race, classe sociale et sexualité) et de la répartition inéquitable des ressources sociales, économiques, physiques et psychologiques.21 Pour éviter les étiquettes, il vaut mieux parler de personnes et de populations « marginalisées par », vivant dans des « situations qui les marginalisent » ou « forcées de se marginaliser », et non pas « de personnes ou de populations marginalisées ».
La vulnérabilité se produit lorsque les personnes sont exposées à de multiples formes de marginalisation, y compris des obstacles à leur accès aux ressources sociales, économiques, politiques et environnementales.22 Ces différents facteurs se chevauchent pour augmenter le risque de vivre en moins bonne santé.23 Pour éviter les étiquettes, il vaut mieux parler de personnes et de collectivités « vulnérables à/aux », « vivant dans des conditions de vie qui les rendent vulnérables » ou « poussées dans un état de vulnérabilité », non pas « de personnes ou de populations vulnérables ».
Situations expliquant les façons d’aborder les approches et les résultats concernant les facteurs associés à l’état de santé.
L’avantage concerne l’accès à suffisamment d’opportunités et de ressources (sociales, politiques, économiques), donc la probable moins grande exposition à des facteurs de risque pour la santé.10
Le désavantage réfère au manque d’opportunités et de ressources (sociales, politiques, économiques), donc à la probable plus grande exposition à des facteurs nuisibles à la santé.10
Les groupes de population ayant un statut socioéconomique plus élevé (privilégiés) ont un meilleur accès aux ressources et aux services, ce qui leur permet de vivre en meilleure santé que ceux ayant un statut socioéconomique plus faible.1024 Les inégalités sociales de santé s’estompent lorsque le pouvoir et les ressources sont répartis de manière à répondre aux besoins des personnes en situation de désavantage.
Le privilège concerne le pouvoir,425 les avantages et les droits4 accordés, sans remise en question, en fonction des déterminants sociaux de la santé, y compris la race, le genre, le statut économique et l’orientation sexuelle.4 Les privilèges peuvent être invisibles pour ceux en bénéficiant.425 Le privilège est aussi considéré comme un « avantage structurellement facilité ou ancré », pour refléter le fait qu’il résulte de systèmes d’oppression, et non d’une caractéristique ou d’une cause individuelle.26
On entend par oppression « un système de subordination et de discrimination ». Un « groupe dominant », socialement construit, détient le pouvoir, la richesse et les ressources, ce qui crée un manque d’accès, d’opportunités, de sécurité et de ressources pour les groupes sociaux « non dominants ».5 p8 Par exemple, les « groupes dominants » renvoient généralement aux individus de race blanche, hétérosexuels, anglophones, masculins et ayant un statut social et un revenu élevés. Le racisme, la colonisation, la discrimination fondée sur la diversité sexuelle et de genre, le clanisme et le refus de fournir des services de santé en raison du statut social sont des formes d’oppression.
Les forces désignent les capacités favorisant la santé et le bien-être des individus et des collectivités. Les faiblesses renvoient aux facteurs et aux conditions de risque pour la santé et le bien-être des individus et des collectivités, comparativement à la société en général. Les forces et les faiblesses dépendent de la répartition équitable ou inéquitable du pouvoir et des ressources sur les plans individuel, collectif et sociétal.
Les facteurs et les conditions de protection donnent de meilleures chances de vivre en bonne santé en améliorant la capacité à surmonter les difficultés, en atténuant les répercussions dommageables des influences négatives et en réduisant le risque de vivre en moins bonne santé. L’approche fondée sur l’équité en matière de santé des populations vise à renforcer les facteurs de protection, afin de diminuer la probabilité de se retrouver en situation de vulnérabilité.27. Mettre l’accent sur les facteurs de protection constitue une approche positive en matière de santé.
Les facteurs de risque augmentent la probabilité de vivre en moins bonne santé. Ils accroissent en effet le risque de contracter une maladie, de se blesser ou de mourir prématurément.27 Ces facteurs peuvent être environnementaux, sociaux ou individuels, par exemple les caractéristiques individuelles ou comportementales. Une approche visant à cibler uniquement les facteurs et les éléments de risque en est une axée sur les faiblesses. Il importe de prêter attention aux facteurs de protection en plus de chercher à réduire les risques.
L’inclusion sociale réfère au processus favorisant la participation sociale des personnes en situation de marginalisation et de vulnérabilité28 grâce à l’accès équitable aux ressources matérielles (économiques) et immatérielles nécessaires pour vivre dans des conditions de vie décentes,29 y compris le pouvoir et les droits.
L’exclusion sociale réfère au processus engendrant des relations de pouvoir inégales.30 Elle se manifeste lorsque des personnes sont exclues de la participation sociale en raison d’un accès inéquitable aux ressources, aux capacités, au pouvoir et aux droits, ce qui entraîne des effets et des résultats inéquitables sur leur santé.31
L’inclusion et l’exclusion sociales sont à la fois intersectionnelles, changeantes, relationnelles et spécifiques au contexte en fonction du lieu, ainsi que des structures sociales et institutionnelles. L’inclusion et l’exclusion sociales comptent aussi parmi les déterminants sociaux de la santé.32 Les interventions en faveur de l’inclusion et de la justice sociales (fondées sur les forces) diffèrent des interventions visant à combattre l’exclusion sociale et les injustices sociales. On ne peut pas élaborer des interventions en matière d’inclusion et de justice sociales dans le but de combattre l’exclusion sociale et les injustices sociales. Ces interventions ne sont donc pas les faces opposées d’une même médaille.31
Approches ayant pour objet d’indiquer la voie à suivre et l’importance des effets produits sur les forces structurelles et sociales déterminant le degré d’équité en santé pour une population donnée.
Les interventions et les stratégies en amont ont pour objet de transformer les structures sociales et économiques de base qui déterminent la répartition de la richesse, du pouvoir, des opportunités et du processus décisionnel puisque ces structures sont à l’origine des inégalités sociales de santé. Les changements visés par les stratégies en amont surviennent généralement à l’échelle provinciale, territoriale, nationale ou mondiale. Les stratégies en amont ont pour objectif d’atténuer les causes des causes des inégalités sociales de santé.33343536
Les interventions et les stratégies intermédiaires ont pour objectifs de réduire l’exposition aux risques pour la santé, grâce à l’amélioration des conditions de vie et à la promotion de comportements sains. Aiguiller les personnes vivant des inégalités sociales de santé vers des services et ressources régionaux, locaux, communautaires et organisationnels constitue une intervention classique sur ce plan. Les stratégies intermédiaires visent à modifier les causes des inégalités sociales de santé. 33343536
Les interventions et les stratégies en aval ont pour objectifs de répondre aux besoins immédiats et d’atténuer les effets négatifs des désavantages sur la santé sur le plan individuel ou familial, grâce à la prestation de services de santé et sociaux. Les changements visés par les interventions en aval concernent la qualité des services de santé ou de l’accès aux services. Les stratégies en aval ont pour objet de modifier les effets produits par les causes des inégalités.33343536
Le nivellement par le haut réfère aux efforts déployés pour améliorer l’état de santé des groupes de population en situation de défavorisation afin de rapprocher leur état de santé de celui des groupes de population privilégiés.3 Le concept de nivellement par le haut s’apparente étroitement à celui de combler le fossé en matière de santé.
L’écart de santé renvoie à la différence dans l’état de santé des personnes les plus et les moins avantagées dans la société.1024 Combler le fossé entre les groupes de population nécessite des interventions et des stratégies conçues pour améliorer les résultats de santé des groupes de population en situation de défavorisation. Le résultat visé est l’atténuation de l’écart de santé entre les groupes privilégiés et ceux en situation de défavorisation.37 Combler le fossé est un concept étroitement lié au concept de nivellement par le haut.
L’universalisme proportionné se veut une approche visant à fournir les programmes et les services de manière universelle. Cependant, les stratégies reposent sur des mesures adaptées et proportionnelles à l’étendue du désavantage, au lieu de viser seulement les groupes de population les plus désavantagés.3839
Le terme plaidoyer fait référence à une stratégie essentielle employée en santé des populations pour améliorer l’équité en santé. Le plaidoyer fait appel à une combinaison d’actions sur les plans individuel, collectif et social afin d’influer sur certaines politiques publiques et d’opérer un changement systémique. Le plaidoyer pour l’équité en santé vise à modifier les facteurs liés aux déterminants sociaux de la santé. Le terme plaidoyer exprime l’importance de s’engager dans les processus politiques et les démarches d’influence pour obtenir les changements souhaités sur les plans organisationnels et systémiques (local, provincial, territorial, national et international).424344
L’engagement communautaire pour l’équité en santé repose sur des relations efficaces et authentiques avec les collectivités, une pratique considérée comme essentielle en santé publique.45 Les membres de la communauté sont perçus comme des partenaires46 plutôt que comme des « bénéficiaires de services », car ils sont les mieux placés pour exprimer leurs besoins en matière de santé et trouver des solutions aux inégalités sociales de santé.45 L’engagement communautaire pour l’équité consiste à laisser la voix des membres des communautés vivant des inégalités sociales de santé influencer et éclairer les décisions concernant les initiatives en matière de santé publique et de population.4748 Similairement à l’engagement communautaire, l’action communautaire prend appui sur les valeurs de solidarité, de démocratie, d’équité et d’autonomie adoptées par les organismes communautaires pour répondre à des besoins cernés par les groupes de population. Elle vise à améliorer les conditions de vie et à favoriser le développement du potentiel individuel et collectif.49
La décolonisation se rapporte au démantèlement des structures politiques et sociales et de la puissance coloniale.50 Aussi appelée déconstruction de l’oppression coloniale, la décolonisation se veut un processus d’émancipation qui consiste entre autres en un changement de pouvoir apporté en faveur des peuples autochtones (autochtonisation), c’est-à-dire la valorisation des connaissances, des cultures et des philosophies autochtones, tout en effectuant un examen critique des pratiques occidentales et de celles dites « blanches ».551 La décolonisation s’accomplit sur les plans individuel, structurel et systémique et dans tous les secteurs.25 Les approches de décolonisation-réconciliation-autochtonisation (DRA) servent à transformer les structures en place et à favoriser l’autodétermination des Autochtones.5152
L’approche fondée sur les forces ou les atouts consiste à promouvoir les compétences, les valeurs, les connaissances et les liens des individus et des collectivités comme ressources de santé. Elle a pour but de créer les facteurs de protection nécessaires pour favoriser la santé et le bien-être, en tirant parti des capacités collectives et individuelles.40
L’approche fondée sur les faiblesses vise essentiellement les problèmes et les facteurs ou les éléments de risque susceptibles de mener à une moins bonne santé.41 Elle met l’accent sur la réduction du risque et la correction des lacunes sur le plan individuel ou collectif.
La santé dans toutes les politiques se veut une approche axée sur l’élaboration de politiques qui prennent en compte l’incidence des décisions et des politiques sur la santé de la population, y compris les décisions et les politiques en dehors du secteur de la santé.53 La santé dans toutes les politiques reconnaît explicitement la responsabilité des décisionnaires politiques en matière d’équité, de santé et d’impacts sanitaires de toutes les politiques.24
L’action intersectorielle, ou la collaboration intersectorielle, désigne le travail collectif entrepris par plusieurs secteurs de la société (santé, éducation, justice, communautaire et environnement) dans un domaine d’intérêt commun afin d’obtenir de meilleurs résultats que ceux atteints en travaillant indépendamment.54 Les relations intersectorielles suivent des principes de codéveloppement, de copropriété et de coresponsabilité. Elles peuvent avoir lieu entre niveaux décisionnels (verticalité), ou entre sphères organisationnelles (ex. : départements d’une organisation) ou milieux de pratique (i.e. milieu académique et milieu communautaire) (horizontalité).55
La création d’une mouvance pour l’équité en santé est une stratégie visant à changer les façons actuelles de traiter les enjeux de justice sociale en santé publique, en accentuant les efforts collectifs pour influencer le changement systémique à grande échelle.56 La création d’une mouvance pour l’équité en santé nécessite une « stratégie à la fois interne et externe ». À « l’interne », la santé publique s’efforce de renforcer sa capacité d’agir pour l’équité en santé, tandis qu’à « l’externe », elle forge des alliances intentionnelles et intersectorielles avec des organismes investis dans la justice sociale, afin de contrer les déséquilibres des pouvoirs et les facteurs structurels à l’origine des inégalités sociales de santé.57
L’organisation communautaire attribue une nature collectives aux inégalités sociales de la santé, qui nécessitent des solutions collectives. Cette approche sociale agit principalement au sein des communautés pour assurer un gain de pouvoir social (empowerment).
À travers des interventions visant le changement social dans, par et pour les communautés, l’organisation communautaire vise à réduire les inégalités sociales de santé. Par l’action collective, cette approche sociale permet aux communautés d’agir pour améliorer et changer les conditions de vie, grâce à la mobilisations des ressources et des communautés.
L’organisation communautaire peut se présenter sous la forme d’une démarche de participation volontaire ( engagement social de citoyens et de leaders au sein d’une communauté), ou sous la forme d’une démarche de participation suscitée, avec la contribution de professionnels de la santé engagés auprès des communautés pour favoriser l’action collective. 60
Aucun résultat.